HISTORIQUE DE MAIGNELAY-MONTIGNY

Au Moyen-Age

Au Moyen-Age, Maignelay est surtout connu dès le XIIème siècle par la présence de son importante forteresse dont il reste encore une tour, tandis que l'existence de Montigny est attestée également au XIIème siècle mais par l'octroi d'une Charte en 1155 qui la constitue en "commune". Les premiers seigneurs des lieux sont les Tristan de Maignelay qui s'illustreront au service du roi, notamment à la Bataille de Bouvines.

Les Tristan réaliseront la première fusion de Maignelay-Montigny en 1347 par le mariage de Jean Tristan, seigneur de Maignelay et Isabeau de Wace, de la seigneurie de Montigny (la dernière fusion date de 1971). Au fil du temps, les Tristan ne jouent plus un rôle très important et ils vendront leur château en 1498 à l'illustre famille d'Halluin, venue des Flandres. En revanche, par les femmes, les Tristan vont rester célèbres: Antoinette de Maignelay et sa cousine germaine, Agnès Sorel, seront successivement les maîtresses de Charles VII et du Duc de Bretagne.

De la renaissance à la Révolution

De la Renaissance à la Révolution, l'histoire de Maignelay est dominée par la présence pendant 250 ans de la prestigieuse famille d'Halluin. C'est elle qui fera construire les églises de Maignelay, Montigny et Ravenel. Depuis leur château de Maignelay, les d'Halluin vont devenir gouverneurs de Picardie, membres du Conseil du Roi, ambassadeurs et négociateurs du Roi en Europe. Louis d'Halluin, qui participe aux Guerres d'Italie est Maître des cérémonies lors du couronnement de Charles VIII à Naples.

L'un de ses successeurs, Charles d'Halluin, sera élevé à la dignité ducale. Alors se pose un redoutable problème local puisque le nouveau duc de Maignelay ne veut pas renoncer à son nom prestigieux, mais dont les terres d'origine sont à l'étranger, en Flandre... Maignelay sera donc débaptisé et s'appellera Halluin, le nouveau duché s'étendant, à l'époque, sur une partie de l'actuel Plateau Picard !

Aux XVIIIème et XIXème siècles

Aux XVIIIème et XIXème siècles l'histoire de Maignelay se confond avec celle des La Rochefoucauld, le duc de Liancourt ayant racheté le château et les terres aux descendants des d'Halluin pour y installer, par la suite, l'un de ses fils, Alexandre de La Rochefoucauld qui restaurera le château fortement endommagé pendant la Révolution.

Sa fille, Adélaïde, mariée au Prince Borghese, futur général d'Empire, entreprendra ensuite d'importants travaux d'urbanisme à Maignelay qui lui doit la création de la Place de la Madone (actuelle Place du Général De Gaulle), la construction d'écoles et la mise en oeuvre d'institutions de bienfaisance.

Le prince et la princesse Borghese résideront souvent à Maignelay, se livrant entre autres activités à la pratique du Jeu de paume sur un terrain qu'utilise toujours l'actuelle Société locale de paume. La princesse, décédée en 1877, l'histoire "prestigieuse" de Maignelay prend fin avec la vente par ses héritiers du château et des terres.

La fusion

Maignelay-Montigny connaît sa date de naissance : le 1er mars 1971 !

  • La première fusion

L'histoire nous apprend qu'une fusion eut lieu entre les deux communes dans des temps lointains à l'occasion d'un mariage en 1347.

Le marié s'appelait Jean Tristan et habitait Maignelay ; il appartenait à l'une des plus anciennes familles de chez nous, les Tristan, premiers Seigneurs du lieu dont on retrouve la trace jusqu'au XIIème siècle. Quant à l'épouse, Isabeau de Wace (ou Wasse) apparentée à la famille Amaury, elle était l'héritière de la Seigneurie de Montigny. Par l'apport de sa dot, la fusion des deux anciennes Seigneuries fut réaliser le plus facilement du monde.

  • Les unions au XVème et au XVIIIème siècles

Il y eut deux unions très importantes dans l'histoire ancienne de Maignelay-Montigny. 

Une union de communes qui date du XV ème siècle.

Une première fois, l'union des deux communes fut réalisée en 1498 par la famille d'Halluin, originaire des Flandres. Elle rassembla sous une autorité unique et prestigieuse, puisque notre commune fut érigée à trois reprises en Duché-pairie, Maignelay, Montigny ainsi que dix autres communes des cantons de Maignelay et Saint-Just-en-Chaussée.

Une deuxième union sous l'égide de la famille La Rochefoucault

La seconde union fut réalisée en 1743 par la famille La Rochefoucault-Liancourt qui racheta le château et les domaines qui constituaient l'héritage des d'Halluin. Cette seconde union, avec quelques bouleversements dus à la Révolution, prit fin en 1877 avec la mort de la dernière descendante des La Rochefoucault, la princesse Borghèse, née Adélaïde de La Rochefoucault.

 

  • 1971 : l'aboutissement d'un rapprochement vieux de six siècles !

Il faudra ensuite attendre 94 ans, jusqu'en 1971 pour qu'on reparle une troisième fois d'union, réalisée cette fois définitivement par la fusion de nos deux communes. La constitution de cette nouvelle agglomération, le 1 er mars 1971, fut possible par l'importance des décisions prises par les deux maires de l'époque : Louis Debove à Maignelay et Fernand Carré à Montigny.

C'est en restant fidèle au passé et en poursuivant l'oeuvre patiente des anciens que l'histoire nous apprend qu'il aura finalement fallu 624 ans, de 1347 à 1971, pour achever et réussir cette fusion.

Société Historique de Maignelay-Montigny